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Anne Quéméré

Anne Quéméré (Photo  David Cormier)_edit

Bretonne de naissance, de sang et de cœur j'ai grandi le long du littoral Atlantique, les pieds dans l’eau de mer, la tête dans les embruns guidée par un père marin expérimenté.

Mon baccalauréat en poche, je rejoins l’Université de Rennes et réalise très vite que la vie morne et terne des amphithéâtres n’étanche pas ma soif de découverte et étouffe peu à peu mes rêves d’aventures. Bien décidée à fuir les sentiers battus, je m'envole alors vers l’Amérique du Nord et m’y installe pendant une dizaine d’années, travaillant en tant que guide-accompagnateur et voyageant à travers tout le pays.

 

Mais la mer me manque… Et la navigation bien plus encore. En 2000, je rentre au pays et me retrouve à bord d'une yole, une rame dans chaque main, aux fêtes maritimes de Brest. Le déclic se produit, c'est là qu'est ma place. De fil en aiguille, une envie un peu plus forte que les autres, une volonté plus puissante que la raison, et me voilà embarquée dans des navigations engagées et pour certaines, totalement novatrices et expérimentales.

2002 et 2004 sont ainsi deux années rythmées par deux transatlantiques à l’aviron, en solitaire et sans assistance. L'une par la route des alizés (Canaries - Antilles) l'autre par la route Nord (Etats-Unis - France).  Elles m'ouvrent toutes deux la porte sur d’autres horizons. Le virus de l’aventure est inoculé, il ne me quittera plus. 

 

Eté 2006, je m’élance à nouveau sur l’Atlantique Nord, mais cette fois, à bord d’un petit prototype baptisé « kiteboat » uniquement propulsé par une aile de traction. Je réalise ainsi une première mondiale en 55 jours, première que je réédite en 2011 sur l’océan Pacifique, entre le Pérou et la Polynésie Française, toujours en solitaire.

Eté 2010, invitée à rejoindre une expédition au Groenland baptisée « La Grande dérive », je n’hésite pas une seule seconde. En compagnie de l’équipe des Robinsons des glaces, je me confronte pour la première fois à ce monde de glaces qui me fascine depuis toujours. Univers exigeant s’il en faut et pourtant tellement captivant, je me fais alors la promesse d’y revenir un jour.

 

Au cours des étés 2014 et 2015, que je renoue avec le monde Arctique lorsque je prends le départ de Tuktoyaktuk, un petit hameau situé dans les Territoires du Nord-Ouest au Canada, à bord d'un kayak avec pour objectif de traverser le mythique passage du Nord-Ouest. A deux reprises, les mauvaises conditions météorologiques m’obligent à rebrousser chemin mais n’entament en rien mon enthousiasme. 

Juin 2018, l’expédition « Arctic Solar by Icade » me permet de naviguer en solitaire à travers ce légendaire passage. A bord d’un prototype innovant uniquement propulsé à l’énergie solaire. Pendant plus de quatre semaines, je chemine au cœur d'un labyrinthe complexe et risqué qui me retient même prisonnière. Cet été là, le passage du Nord-Ouest est encombré par les glaces et reste fermé à toute navigation. Mais l'expérience n'est pas vaine, puisque cette navigation solaire m'a permis de naviguer sur plus de 800 kilomètres à une vitesse de 4 à 6 nœuds (environ 10 km/h).

Depuis 2020... Au cours de mes expéditions, j’ai pris conscience des dégâts causés par le changement climatique. J’ai croisé des femmes et des hommes, témoins directs de ces bouleversements et dont le quotidien est aujourd'hui complètement chamboulé. Ces rencontres m'ont interpellée et m'ont donné envie d'aller un peu plus loin.

C'est ainsi qu'est née la série documentaire "Face au climat" (Injam Production). Elle a pour ambition d'aller à la rencontre de celles et ceux, témoins directs du changement climatique un peu partout dans le monde, qui refusent la fatalité et agissent malgré l’ampleur des défis à relever.

Mes choix "professionnels" sont avant tout une philosophie de vie qui m'offrent une véritable confrontation avec la réalité.  Dans un monde qui s’asphyxie chaque jour un peu plus, ils sont devenus pour moi, une nécessité vitale.

Entourée d'une équipe de passionnés, nous réfléchissons ensemble, préparons et organisons minutieusement chacune de mes expéditions. De retour à terre, je profite des festivals, conférences ou séminaires pour partager mes expériences et enseignements et évoquer des sujets préoccupants tels que la préservation des mers et des océans. 

 

Tout en rêvant de nouveaux appareillages, je suis mes intuitions et laisse parler cette petite voix intérieure que trop souvent nous faisons taire. Ainsi, patiemment, l'histoire se tisse...


 

Bibliographie :

  • Atlantique, 87 jours à la rame en solitaire (2005 - Éditions le Télégramme)

  • Participation au recueil Coup de Folie en Mer (Hugo Verlomme2010 – Arthaud)

  • Passagère de l’Arctique (2016 – Éditions Locus Solus)
    prix Produit en Bretagne 2016, prix René Caillié 2017, Prix Thomas Allix de la Société des Explorateurs Français 2017

  • l’Homme qui parle juste (2018 – Éditions Arthaud)

  • Attraper les nuages (2019 - Editions Locus Solus)

©Anne Quéméré
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Anne Quéméré 1 (Crédit Photo Ronan Quémé
Atlantique Kiteboat 1
Anne Quéméré Crédit photo Alain Blanc_ed
AQuéméré 8
26 mai 11
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